La BPCO
c’est quoi ?
Définition
La BronchoPneumopathie Chronique Obstructive – BPCO (en anglais, COPD – Chronic Obstructive Pulmonary Disease) est un terme général qui inclus les maladies pulmonaires chroniques telles que la bronchite chronique et l’emphysème.
La bronchite chronique est caractérisée par une inflammation chronique du système bronchique et un rétrécissement progressif du calibre des petites voies aériennes. L’emphysème, qui correspond à une destruction du tissu pulmonaire, entraîne une diminution de la diffusion de l’oxygène par la perte de surface alvéolaire. La BPCO est une maladie évolutive menant à une obstruction des bronches et en grande partie irréversible contrairement à l’asthme.
Le symptômes
Classiquement, la maladie ne donne pas de symptômes et met des années à s’installer. Par la suite, les symptômes les plus courants sont l’essoufflement, la toux et les expectorations.
Au début de la maladie, l’essoufflement, que l’on qualifie de dyspnée, apparaît uniquement lors d’efforts physiques intenses. Mais lorsque la maladie évolue, les plus petites activités du quotidien peuvent provoquer un essoufflement. Les crises d’essoufflement ou les poussées de BPCO sont souvent appelées exacerbations. Celles-ci s’accompagnent d’une augmentation de l’essoufflement, de la toux et de la production de mucosités durant plusieurs jours. Certains patients ont plusieurs poussées par an, d’autres n’ont presque jamais de poussées.
Dans la bronchite chronique, suite à l’inflammation des bronches, du mucus peut être produit en plus grande quantité nécessitant une toux pour éliminer ce surplus de sécrétions. La toux typique au début de la maladie est également appelée “toux du fumeur”. L’essoufflement ou la sensation continue d’un manque d’air, parfois une respiration sifflante, peuvent aussi engendrer l’anxiété et provoquer une certaine fatigue
Les causes
Dans les pays industrialisés, le principal facteur de risque de la BPCO est, à plus de 80 %, le tabagisme. Les conditions de travail et la combustion de produits naturels dans des pièces mal ventilées représentent moins de 20 % des autres causes de la BPCO.
Le tabagisme
Le risque d’être atteints d’une BPCO augmente avec la quantité de cigarettes fumées et la durée du tabagisme. Cette dose cumulée s’exprime en paquets-années. Le paquet-année est une unité qui permet d’estimer l’exposition totale au tabac d’une personne. Il correspond à la consommation d’un paquet de cigarettes/jour pendant un an. Ainsi, si une personne a fumé pendant 30 ans un paquet par jour, elle totalise 30 paquets-années et si elle a fumé ½ paquet par jour pendant 30 ans, elle totalise 15 paquets-années. Cette mesure est utilisée dans de nombreuses études concernant la BPCO et le dépistage du cancer du poumon.
L’âge
Le diagnostic de BPCO est généralement posé après l’âge de 45 ans. En effet, la plupart des patients ne développent la maladie que plus tard dans la vie et souvent même après la cessation tabagique.
Facteurs génétiques
Seuls 3 fumeurs sur 10 développent une BPCO. Ceci est principalement dû à une combinaison de facteurs génétiques encore méconnus de susceptibilité à la maladie. Dans de rares cas, une maladie héréditaire familiale telle qu’un déficit en production de la protéine alpha-1 antitrypsine, nécessaire pour protéger les poumons contres toutes sortes de facteurs nocifs, dont la fumée de cigarette, peut causer une BPCO.
Vapeurs toxiques, particules et biomasse
Chez environ 1 patient sur 5, la cause de la BPCO est une exposition à long terme à des substances toxiques particuliaires, gazeuses ou chimiques, présentes dans l’environnement ou le milieu professionnel.
Naissance prématurée
La naissance prématurée s’accompagne parfois d’une croissance pulmonaire insuffisante, facteur de risque de la BPCO.
Le diagnostic
Si vous constater des symptômes tels qu’un essoufflement progressif à l’effort et/ou une toux persistante, il est conseillé de consulter votre médecin généraliste et/ou votre pneumologue.
En fonction de vos symptômes et de votre profil de risque, un bilan complet de votre fonction pulmonaire sera effectué par votre pneumologue qui pourra exclure et/ou dépister d’autres affections et établir un diagnostic complet. Les épreuves fonctionnelles respiratoires sont par définition indispensables au diagnostic de l’obstruction bronchique et de son éventuelle réversibilité sous bronchodilatateurs.
La BPCO a également un impact négatif important sur d’autres fonctions et organes et peut s’accompagner de maladies techniquement appelées “comorbidités”. Ces troubles associés peuvent être des éléments péjoratifs dans l’évolution de la maladie. En voici quelques exemples :
Les troubles cardiovasculaires
Les troubles cardiovasculaires tels que l’hypertension artérielle, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque et les maladies artérielles périphériques sont des comorbidités pouvant causer le décès dans la BPCO. Il est donc primordial de les exclure et/ou de les traiter rapidement.
L’ostéoporose
L’ostéoporose, classiquement diagnostiquées chez les femmes ménopausées, est beaucoup plus fréquente chez les hommes et les femmes atteints de BPCO.
La faiblesse musculaire
La faiblesse musculaire dans la BPCO résulte de la perte de masse musculaire suite à une perte de poids et surtout à l’inactivité physique. La force musculaire est déterminante de la capacité d’exercice. Les symptômes d’essoufflement peuvent être améliorés par un entrainement physique quotidien ou une revalidation.
Le diabète de type 2
Le diabète de type 2 est plus fréquent dans la BPO et chez les patients en surpoids. L’utilisation répétée de corticoïdes est souvent en cause et peut être responsable de dérèglements métaboliques graves.
Le cancer du poumon
Les personnes atteintes de BPCO ont un risque supplémentaire de développer un cancer du poumon. La détection à un stade précoce peut améliorer le pronostic et la prise en charge du cancer. Malheureusement, les BPCO sévères sont souvent inopérables en raison de leur fonction respiratoire.
L’anxiété et la dépression
L’anxiété et la dépression sont courantes dans la BPCO en particulier chez les personnes gravement atteintes et dont les hospitalisations sont répétées. Elles sont généralement le résultat d’un essoufflement persistant, d’un isolement social, d’une perte de la qualité de vie et de la peur de l’avenir.